Qu’est-ce que la confiance en matière de cybersécurité ?

par Rebeca
Confiance européenne et souveraineté numérique

La souveraineté est devenue un enjeu crucial pour l’Union Européenne (UE). Face à la domination des géants technologiques américains, l’UE cherche à renforcer son autonomie pour garantir la sécurité des données, protéger les droits des citoyens et instaurer une confiance durable dans l’espace numérique. Cette quête de confiance s’inscrit dans une volonté plus large de consolider la confiance des Européens envers leurs institutions et infrastructures digitales.

Quels sont les défis de la confiance européenne en Europe ?

Une dépendance technologique préoccupante

Malgré ses ambitions d’autonomie stratégique, l’Europe reste aujourd’hui fortement dépendante des géants technologiques non européens, notamment les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft). Ces acteurs dominent largement le marché des services cloud, des logiciels métiers et des outils de communication, limitant ainsi la capacité des États Européens à contrôler leurs données et à garantir la sécurité de leurs infrastructures.

Chaque année, les entreprises européennes consacrent environ 264 milliards d’euros à l’achat de services numériques en provenance de ces groupes, contribuant indirectement à soutenir près de 1,9 million d’emplois aux États-Unis (selon Ideal Investisseur). Au-delà de l’impact économique, cette dépendance soulève des inquiétudes majeures en matière de souveraineté. L’entrée en vigueur du Cloud Act américain, qui autorise les autorités américaines à accéder à des données stockées par des entreprises de droit américain, même à l’étranger, illustre les risques juridiques liés à cette situation.

Ce contexte met en évidence un déséquilibre stratégique : les données européennes, qu’elles soient commerciales, institutionnelles ou personnelles, ne bénéficient pas toujours de la protection attendue par les citoyens et les gouvernements. Cette perte de contrôle affaiblit la résilience numérique de l’Union et nuit à la confiance que les Européens accordent à leurs systèmes d’information.

Face à ces défis, l’urgence est de construire une alternative européenne crédible, capable de garantir à la fois la sécurité, la transparence et l’indépendance numérique du continent.

Des données encore plus exposées depuis 2025

Dans ce contexte de quête d’autonomie, les récents développements entre les États-Unis et l’Union Européenne sur la question de la protection des données personnelles viennent rappeler combien la souveraineté numérique reste fragile. 

En mars 2024, deux membres du Privacy and Civil Liberties Oversight Board (PCLOB), une agence américaine indépendante chargée de veiller au respect des libertés civiles dans les politiques de sécurité, ont été évincés après avoir exprimé des critiques sur les garanties apportées par les États-Unis dans le cadre du nouveau Data Privacy Framework (DPF) ou le Trans-Atlantic Data Privacy Framework (littéralement le Cadre de Protection des Données UE-États Unis). Cette décision, perçue par plusieurs observateurs comme une mise au pas politique, jette une ombre sur la solidité de ce nouveau cadre censé remplacer le Privacy Shield invalidé en 2020 par la Cour de justice de l’UE (selon CDT.org).

Ces faits relancent les inquiétudes européennes quant à l’accès extraterritorial des autorités américaines aux données personnelles des citoyens européens, en dépit des engagements de transparence. Ils confortent l’idée selon laquelle seule une infrastructure numérique autonome, gouvernée par des règles européennes, peut réellement garantir les droits fondamentaux des citoyens de l’UE. Comment peuvent-ils avoir confiance dans un système où la protection des données semble influencée par des intérêts politiques ?  

Des initiatives pour renforcer la confiance européenne

Pour contrer cette dépendance, l’Union européenne a amorcé plusieurs chantiers visant à bâtir une infrastructure numérique plus souveraine, résiliente et éthique. Par exemple :

  • Gaia-X, 2020 : une initiative franco-allemande, qui ambitionne de développer un écosystème cloud européen reposant sur des principes de transparence, d’interopérabilité et de protection des données. L’objectif est clair : proposer une alternative crédible aux services dominés par les acteurs américains et chinois, tout en garantissant un hébergement conforme aux exigences du RGPD.
  • Stratégie européenne pour les données, 2020 : présentée par la Commission européenne, entend faciliter la circulation et le partage de données entre secteurs stratégiques (santé, énergie, finance, industrie), au sein d’espaces de données dits « de confiance ». Ces espaces doivent permettre aux entreprises européennes de créer de la valeur à partir des données tout en conservant la maîtrise de leur traitement, de leur stockage et de leur gouvernance.

D’un autre côté, l’Union Européenne renforce ses moyens en cybersécurité. Le marché européen de la cybersécurité est estimé à 56,96 milliards de dollars en 2024 et devrait croître de 10,81 % par an jusqu’en 2029 (selon Mordor Intelligence). Cet effort s’accompagne d’une législation renforcée, comme la directive NIS2, entrée en vigueur en Octobre 2024, qui impose des exigences accrues de sécurité aux opérateurs de services essentiels et aux fournisseurs de technologies numériques.

Ces initiatives témoignent de la volonté de l’Europe de reprendre la main sur ses infrastructures numériques. Toutefois, leur succès dépendra en grande partie de leur adoption par les acteurs privés, de leur interopérabilité réelle, et de leur capacité à rassurer les utilisateurs sur la fiabilité et la compétitivité des solutions européennes.

En quoi la confiance numérique est un pilier de la confiance européenne ?

La confiance européenne repose en grande partie sur la capacité de l’Union à protéger les données de ses citoyens, notamment dans l’univers numérique. Dans un contexte marqué par la multiplication des cybermenaces, garantir la sécurité et la confidentialité des données personnelles devient un enjeu fondamental pour maintenir la confiance des Européens dans les services digitaux proposés sur le marché unique.

Si le RGPD incarne une réponse réglementaire forte, d’autres leviers viennent compléter ce socle. Au-delà du cadre législatif, ce sont également les normes internationales de cybersécurité qui permettent de renforcer cette confiance. La certification ISO/CEI 27001 en est un exemple clé.

La certification ISO 27001, un gage de confiance complémentaire au RGPD

Au-delà du cadre réglementaire, des normes internationales viennent renforcer la confiance européenne des utilisateurs dans les services digitaux. C’est le cas de la certification ISO/CEI 27001, norme de référence en matière de système de management de la sécurité de l’information (SMSI).

Elle atteste qu’une organisation met en œuvre des procédures rigoureuses pour :

  • protéger la confidentialité, l’intégrité et la disponibilité des données,

  • évaluer et gérer les risques liés à la sécurité de l’information,

  • impliquer l’ensemble des collaborateurs dans une démarche d’amélioration continue.

Pour les entreprises opérant dans le secteur du numérique et de la cybersécurité, cette certification constitue un atout stratégique, car elle démontre un haut niveau de maturité en matière de gouvernance des données, au-delà des obligations légales du RGPD. De nombreuses entreprises européennes, dont Hornetsecurity, s’appuient sur cette norme pour rassurer leurs clients quant à la sécurité de leurs services cloud et email. C’est une preuve concrète de leur engagement en faveur d’une souveraineté européenne de confiance numérique.

La confiance européenne, une perception positive de l’UE par ses citoyens

La confiance dans les institutions européennes constitue un terreau fertile pour déployer des politiques ambitieuses en matière de confiance numérique. Selon l’EuroBaromètre d’Automne 2024, 74 % des Européens considèrent que leur pays bénéficie de l’appartenance à l’Union Européenne, tandis que 69 % perçoivent l’UE comme un facteur de stabilité dans un monde en crise.

Ce niveau élevé de confiance traduit une attente forte envers l’Europe pour garantir la sécurité, la transparence et l’éthique dans l’espace numérique. Il crée également un climat de soutien citoyen propice à l’adoption de réglementations exigeantes, comme le RGPD ou la directive NIS2, mais aussi à l’adhésion à des projets structurants comme Gaia-X ou la certification des fournisseurs européens.

La confiance accordée à l’UE devient donc un levier stratégique pour faire émerger un modèle numérique autonome et aligné avec les valeurs européennes : respect de la vie privée, primauté du droit, inclusion et transparence. À travers cette perception positive, les citoyens renforcent la légitimité des initiatives en faveur d’une souveraineté de confiance, tout en incitant les entreprises à se tourner vers des solutions européennes plus conformes à leurs attentes.

Altospam, un acteur français engagé pour une souveraineté de confiance

Altospam s’inscrit pleinement dans cette dynamique de renforcement de la souveraineté numérique européenne :

  • Données clients hébergées exclusivement en France, chez des hébergeurs français,
  • Obtention de la certification ISO 27001, gage de sécurité et de conformité,
  • Membre actif d’Hexatrust, qui rassemble des acteurs français de confiance en cybersécurité & cloud souverain
  • Intégration au sein du leader européen de la sécurité des emails, pour renforcer sa position

La confiance européenne n’est pas un luxe, mais une nécessité pour l’Europe. En affirmant sa capacité à encadrer l’usage des données, à investir dans ses propres infrastructures et à promouvoir un modèle éthique du numérique, l’Union Européenne pose les fondations d’un espace de confiance, au service de ses citoyens et de ses entreprises. Cette dynamique ouvre la voie à des partenariats plus solides, à des offres technologiques plus alignées avec les attentes du marché européen, et à une consolidation d’acteurs engagés dans la cybersécurité et la souveraineté.

Dans un contexte où les équilibres internationaux autour de la donnée sont de plus en plus instables, comme en témoignent les récentes décisions de l’administration américaine sur la gouvernance de la Privacy and Civil Liberties Oversight Board (PCLOB), certaines prises de position politiques soulèvent des interrogations. Sous couvert de transparence ou de sécurité nationale, certains responsables semblent vouloir réorienter les cadres de gouvernance des données dans une logique de puissance, plutôt que de protection. Une telle approche, loin de rassurer, accentue les besoins pour l’Europe de reprendre le contrôle de son destin numérique. 

Dans ce contexte, choisir des solutions conformes aux exigences européennes n’est plus seulement un acte de prudence : c’est une démarche stratégique pour construire un avenir numérique durable, sécurisé et résolument européen.

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